...Un pont, une rivière et une foule de femmes en bas, en train de faire la lessive, des hommes lavent des voitures, d’autres femmes les rejoignent, arrivant de tous côtés, des brouettes débordant de linge. Je fais quelques photos du haut du parapet, puis on décide de descendre les voir. Certaines disant « bonjour » en souriant, les autres continuent à vaquer à leur lessive. Des gamins jouent, une jeune fille s’avance, son bébé dans le dos, et vient nous demander la raison de nos photos, si c’est pour un magazine, un journal, d’où nous venons, etc... on s’installe tranquillement dans la discussion et nous commentons notre parcours.
Nous lui demandons de rassurer en quelques mots le groupe de femmes au labeur, ce qu’elle fait joyeusement en s’adressant à la cantonade. Lizbeth a 17 ans, sa petite fille 3 mois, elle nous explique que l’adduction d’eau est en cours de réfection et que le village n’en a plus depuis deux mois. Sa mère, vient nous rejoindre, nous refaisons des photos, et quelques Polaroïd pour elles. Au moment du départ, tout le monde nous salue chaleureusement...
...Réserves naturelles privées, un peu de lande à bruyères, des moutons, une vague ressemblance avec la côte bretonne… notre imaginaire avait conçu la pointe sud du continent africain à l’image du cap nord européen avec de hautes falaises ! Eh bien non, ici c’est tout plat !
Nous poursuivons sur l’Agulhas et son phare, jusqu'à la stèle qui marque la séparation des deux océans, Indien et Atlantique.
Nous sommes seuls quand le soleil se noie dans l'horizon. Nous profitons d'une balade dans le vent glacial, le ressac est magnifique, il déferle sur les rochers plats de la côte et dans les criques couvertes de galets.
On est au bout du bout... celui du continent africain, après plus de 50 000 kilomètres depuis Alexandrie et 10 mois d’itinérance !
Nous sommes contents et émus… il faut dignement fêter cela ! On laisse la « vadrouille » de côté pour un moment, le temps de ralentir, se poser, arrêter de courir, pour 24h00 !