2014   -   Afrique australe


Après de longues hésitations pour décider du rapatriement de Tembo, nous voici, avec dans la tête,  un retour en terre africaine.

 

4h du mat; les lumières apparaissent dans l’avion : c’est le signal du réveil. Nous atterrissons à 5h30, heure locale, il fait nuit et très froid. Notre « chauffeur » nous attend pour nous ramener à Tembo. Bureaux et ateliers sont bien sûr fermés mais Tembo est dehors sur le parking. En 5 mn on se retrouve allongés sur nos matelas pour continuer la nuit ? Chacun vaque à son travail de rangement dans son domaine : remettre en ordre et en mémoire les affaires. Phi alterne entre diverses conversations, avec Wim qui a oubliée de nous prendre les taxes routières sans lesquelles on ne peut rouler, le personnel du garage, pour des bricoles et des voyageurs allemands en demande de précisions pour leur 1er périple en Namibie.  

 

Nuit idyllique, silence absolu, réveil à 7h30! chants d’oiseaux.

9° dans le toy, nous avons bien du mal à nous extraire de nos duvets ! Malgré les polaires, à l’ombre ça « caille »… 

Chacun prend le temps de « vivre », et il est déjà 12h quand nous sommes prêts à partir pour voir ce que les artisans (zambiens, zimbabwéens, angolais ou congolais) présentent en ce moment comme pièces en bois ( rosewood, mopane) en plein air,  au bord de la route ; d’ailleurs pour éviter le vol,  ils vivent là, sous des abris de cartons/plastique/tôle; d’année en année. La fabrique des meubles prend le pas sur les animaux de grandes dimensions et autres objets de déco, girafes et éléphants se limitent à quelques pièces. 

Vers 16h on s’arrête chez Nathalie. Nous échangeons avec une famille de français sur leur parcours à venir.  On en repart à 18h,  il fait nuit et bien froid mais nous sommes à 3mn du camp. Dès notre arrivée, on troque du bois contre un pull à col roulé; Phi s’attaque à faire le feu.

 

Dehors 4°,  même Phi reconnait que ce matin il a bien froid. 

Il est plus de 13h quand nous passons devant le monument qui remplace la statue du colonisateur à cheval (déboulonnée discrètement dans la nuit de Noël 2013). Statue de Sam Nujoma, jouxtant le monument de l’Indépendance et un écran géant qui passe en boucle la colonisation et la liberté « crûment »mais avec réalité. Le monument est lui aussi très explicite* : hommes noirs décharnés pendus, visés par des colons blancs… 

Piste vers la « campagne » namibienne: toujours de très grandes fermes d’élevage ou de chasse dans un bush d’arbustes plutôt ras, piste large. Nous sommes dans le Kalahari, et de nombreux animaux traversent devant nous: phacos bien sûr, *chacals, oryx, koudous, mangoustes, bubales… 

15° cet après-midi sur ce plateau qui culmine à 1700*m,  nous devrons encore affronter le « grand » froid. Alors nous cherchons une ferme où nous tenterons juste de nous poser dans la cour à l’abri du vent. 

Vent glacial, nous profitons quelques instants du coucher de soleil puis, les polaires déjà enfilées, on rajoute les bonnets.

 

On se lève à 6h. Phi est à peine habillé que Henry, le patron, arrive et nous invite à prendre le café ! on se retrouve (Nous nous retrouvons …pour éviter la répétition du ON) autour de la table avec son frère, et les deux grands-pères, échanges communs avec comme toujours des questions qui portent sur notre périple. Puis Henry nous propose d’aller visiter son lodge avec la réserve de chasse qui va avec. Ça ne se refuse pas! Il nous conduit jusqu’à la « ferme » où se gère toute l’intendance de la game-farm. Un jeune couple de guide/chasseur vit là en permanence :  re-café, discussion.  Henry repart, nous restons avec Trudy et Henrik l’intendant qui nous proposent de rester dans la réserve pour la journée, pas de risque il n’y a pas de chasseurs!  Le personnel et les locaux, eux, vivent dans des cabanes et  des réduits en tôle.  La réserve rien que pour nous, 8300 hectares oui, oui !! On discute encore un peu et partons à la découverte. On marche un peu, le silence est tel qu’il fait mal aux oreilles.

Ciel bleu sans nuage - 17h nous retrouvons nos hôtes, nous partons tous les quatre au lodge pour le coucher du soleil devant le pan et un bon feu. Puis avec la nuit, nous rentrons sous la bâche du bar. Devant la cheminée, cacahuètes et noix accompagnent nos verres de vin, nous passons une agréable soirée. Trudy nous propose de coucher par terre, dans leur pièce-salon,  plutôt que dans la voiture. Nous acceptons et en 5mn tout le monde est couché. 

 

Le lendemain, Phi part avec Henrik poser une caméra au bord d’un pan. Pendant ce temps,  je montre les photos des enfants et de la maison à Trudy. Puis tous les quatre,  nous prenons un petit-déjeuner avec œufs, saucisses d’oryx, gouda et petits pains. On quitte Trudy, passons dire au revoir à Henryk, quelques détours par les pistes avant de franchir définitivement la gate. On continue jusqu’à Steihausen, prenons la direction du Waterberg pour nous arrêter dans une gaste/farm…nous sommes seuls au camp,  juste à temps pour admirer le coucher de soleil avec les cobes, springboks et veld devant nous. 

 

Seul le chant des oiseaux au matin pour nous réveiller!  

Les morceaux de zèbre offertes par Trudy ont rendu leur sang…il faut nettoyer le frigo.  

10h nous allons nous promener jusqu’à un lac artificiel de retenue autour du pan : springboks, phacos et tsetsebes ; un « garenne » détale sous nos yeux.   Il fait bon,  nous sommes en nu-pieds et t-shirts. C’est le coucher de soleil sur le Waterberg. Mais c’était trop beau….. Phi découvre que les 2 batteries se vident!!!

Nous partons pour rejoindre Otjiwarongo. Le ciel est gris, Phi effectue le changement devant le magasin de batteries. Il est  plus de 12h. Pour moi,  c’est un vrai bonheur cette piste: nous y sommes seuls, une ferme tous les 50km! Avec en prime les couleurs :  un dégradé de terre rouge à beige et d’ ocre à vert pour la végétation, oiseaux, phacos, steinbocks… Il est 16h quand nous trouvons un campement bien que non signalé auparavant. Il est dans une ferme, où nous parlons un peu avec le fils avant de nous installer. Nous sommes les seuls évidemment. 

On prépare un braï. Les parents et leur fils s’installent avec nous pour passer un moment…..qui dure, dure, dure !!! Phi leur sert un verre de rouge et ce n’est que vers 21h qu’ils nous abandonnent . 

 

Nous sommes prêts à partir, et ce matin j’ai fait un peu de « sport » car il m’a fallu descendre plus de 25 fois pour ouvrir et fermer les barrières de ferme. Pratiquement personne, bref la solitude… pour rejoindre Tsumkwee. Là aussi,  quelques 20 barrières de fermes à ouvrir en croisant chacals et phacos. Nous finissons par rejoindre la piste principale 1*km avant la barrière vétérinaire.  Camp bushmen (San) à 12km, on se doute qu’il est sans électricité ni eau courante car nous sommes déjà passés dans cette région il y a 10 ans et la piste n’est pas meilleure.  Nous arrivons au camp : ce ne sont que des ruines, tout est abandonné, plus rien si ce n’est une pompe pour abreuver les animaux. Il fait nuit noire on se pose à l’aveuglette. Une « maison » avec la lueur de son feu est à 100m, on entend les occupants parler. Des vaches et des ânes passent pour boire, nous on prépare un braï ; le vent froid persiste. 

 

Un homme avec son chien et sa machette passe dire bonjour, il revient quelque temps après avec du bois. 

Nous retrouvons Tsumkwee,  le petit « craft-center ». Mais rien de nouveau, c’est bien dommage pour les San :  peu de changement au village, école primaire et secondaire ont été repeintes, quelques maisons en tôle en plus. Un couple de namibiens, croisé sur le parking,  nous confirme qu’il a beaucoup plu au printemps, que la piste des pans est coupée, que pour aller jusqu’aux baobabs ce doit être possible, et que pour passer au Botswana il y a 20km de piste boueuse et difficile…..  Vers les pans,  effectivement à mi-chemin,  la piste sera coupée. On essaie un autre parcours mais des San nous disent qu’il n’y a pas d’issue. La boucle de Makuri aussi est coupée, nous finissons par trouver un contournement  pour tenter de refaire la boucle des baobabs. 

Makuri : plus de village, et n’avons fait qu’apercevoir les deux gros baobabs au tronc éclaté. La « région » semble vide. Tembo a souffert car les pistes semblant peu pratiquées, très étroites, il s’est confronté à chaque tour de roues aux ronces et épines d’acacias : ça grinçait et rayait la carrosserie, nous avons eu mal pour lui ! l 

Le braï est prêt à 19h. Nos seuls voisins, hollandais, viennent prendre leur thé autour de notre feu et la discussion s’engage. 

 

La journée suivante, est pour le Botswana. On se pose au camp que nous connaissons, nous y sommes les seuls et repartons à 10h pour descendre vers l’Okavango direction Divundu, 200km d’asphalte avec tout au long du parcours des huttes en paille de l’Okavango.  Mahango : nous ne verrons aucun éléphant mais girafes et girafons, hippos, buffles, jabiru. Rundu : bordure de l’Okavango, nous apercevons les habitants angolais sur la rive d’en face. En ville, nous  croisons les allemands aperçus à TKI, puis procédons aux démarches concernant l’empotage sur internet, transitaire, banque…tandis que de mon côté riz, et lentilles cuisent sur les braises, activités qui prennent du temps quand « l’équipement « est réduit. Phi attend le retour de ZigZag parti à la banque, pour finaliser les démarches du départ des toys. Nous devons bivouaquer au « grand baobab » et y arrivons en même temps qu’eux. Longue balade au baobab puis chacun s’installe.  

 

Le lendemain, direction Tsintsabis, en alternant asphalte et piste, la chaleur monte…jusqu’à 40°.  

Namutomi,  impossible d’obtenir le gite pour une nuit. Où que ce soit, tout est fully booked. Nous décidons d’en faire le contournement avec 300km de pistes pour rejoindre Okaukuejo.  Dans le bush,  un magnifique léopard…..

Au matin, dès 9h, nous sommes au bureau d’entrée du parc, payons pour la journée mais il faudra faire le forcing ce soir à Halalli…..!!?? Nous arrivons à un « trou » d’eau auprès duquel se trouvent des lions : un mâle et deux femelles, Les lionnes, au ventre bien plein,  se sont levées et déplacées 2 à 3 fois pour aller boire puis se sont recouchées dans les bosquets d’herbe verte d’où il est impossible de les apercevoir. Ce ne sera qu’au moment de partir que le mâle, posé dans un autre endroit et dont nous n’apercevions depuis le début que l’extrémité des pattes arrières,  se décidera à se lever. Il a une crinière de jeune. Hallali : nous traversons de belles plaines de veld blond avec des hardes de zèbres et enfin! une petite troupe d’éléphants : des tout jeunes et des mères avec de très courtes défenses. Sur le parking, à 17h,  nous rejoignons Bernt puis ZigZag et on se pose dans ce camp toujours aussi très poussiéreux, plein de fech, sans aucun contrôle ni formalités… .courte pause avec une bière. Au loin nous entendons des lions. 

 

Réveil à 6h, un détour à un point d’eau nous fait découvrir un léopard qui finit de boire et semble se tapir pour commencer une chasse. Nous, attendons 1/2h mais il ne bouge pas…  A Okaukuejo,  aucune difficulté pour faire prolonger notre journée.  A un trou d’eau se trouvent deux lions mâles qui vont passer devant nous pour aller se reposer sous un arbre à 100m plus loin. Si on ne sait pas qu’ils sont là,  il est impossible de les apercevoir à cause des hautes herbes.  Sortons d’Etosha avec rhinos, girafes et un dernier regard sur le magnifique veld. 

Nous sommes levés avant 6h!! Direction Okaukuejo, billet pour la partie ouest du parc, elle vient de s’ouvrir et nous avons envie de la découvrir mais c’est 200km…..de pistes.  Mopanes et acacias, véritable forêt de mopanes hauts dans un veld blond, magnifique, pratiquement tout le long du parcours. Quelques points d’eau où de nombreux éléphants sont venus boire et s’ébrouer dans la boue. 

16h,  nous franchissons la gate, sommes épuisés par la « secouette ». Il nous reste 60km pour rejoindre Kamajab et son camp d’Oppi Koppi. Le camp a bien changé depuis deux ans , son espace en est réduit. Nous commandons notre dîner pour lequel nous avons salivé pendant plusieurs jours…dîner sur la terrasse: steak de zèbre, et un assortiment d’oryx, koudou et girafe, accompagné de merlot sud-af et d’un Jagermaester. Bref un dîner que nous espérons pas trop difficile à digérer après ces jours de « disette ». 

 

Après avoir dormi comme des « souches », nous prenons la direction du nord, encore 30km sur asphalte.  Puis  à l’ouest par une piste très très rocailleuse, secouante, avec creux travaillés par les pluies, parfois du fesh. Nous traversons deux villages bien isolés, sans âmes qui vivent. Ombobo nous paraît bien loin après ces 50km ! Sur tout le parcours, ce ne sont que drops d’éléphants mais à notre grande surprise mais nous n’en verrons aucun. Mystère... Opuwo: quel changement en deux ans….tout est grisâtre, bien triste : le ciel, la piste, les « baraques ». Jusqu’aux Himbas qui ne portent plus leurs vêtements traditionnellement colorés et trainent en ville un peu hagards. On y fait quelques courses et le quittons en direction d’Orupembe. La piste alterne cailloux, fesh,  et nous oblige à rouler à 10/20km/h. Nous franchissons des lits de rivières. Les sols sous les mopanes sont dénudés et la chaleur est bien présente, 42° à l’arrêt !  Nous traversons quelques villages et apercevons un très rare panneau « dispensaire ». Nous nous y arrêterons,  mais pas de responsable pour y laisser nos médoc, tant pis !! 

Orupembe : changement là aussi : ouverture d’un petit shop pour les touristes de passage, l’éolienne n’est plus active, le poste de police lui est encore en place, l’espace camping a disparu. Dans cette désolation nous cherchons la piste pour Red Drum. La piste devient multiple, s’efface puis réapparait,  devient de plus en plus difficile, descentes et montées dans la roche volcanique... trop tard pour aller bivouaquer au pied du Van Zyl Pass, alors on s’engage dans la vallée.  Sublime ! nous retrouvons « notre » vallée avec ses red drum, son veld blond et sa piste rouge, ses springboks* et oryx. Nous prenons une piste transversale pour arriver par le bas du Van Zyl Pass.  Phi y a le souvenir précis d’une photo prise il y a 12 ans. C’est toujours aussi magnifique, paisible, calme. La seule différence est celle des Himbas, de leurs huttes et de leurs troupeaux dans cette vallée immense qui s’étend jusqu’au fleuve Kunene qui fait la frontière avec l’Angola. Un feu, nous passons quelque temps autour tout en regardant le ciel étoilé. 

 

Hartman Valley : la piste est très pénible, fatigante, usante, en tôle ondulée. Cette vallée est complètement absente d’humains, de huttes, de bétail. Seuls des oryx arrivent à vivre dans cette vallée qui borde l’océan atlantique. Phi ne peut résister à prendre la piste côté ouest donnant directement sur la skeleton coast jusqu’à ce que l’on devine, aperçoive,  cet espace avant l’océan avec pour horizon la brume côtière qui monte,  bien épaisse.  

Le paysage est encore désertique, sans habitations, dans les tons ocre, du pâle au  plus vif, c’est magnifique, minéral, seuls les animaux se déplacent ici. Skeleton Coast c’est magnifique, désertique, minéral encore. Quelques arbres ont bien du mérite pour pousser sur le flanc des monts entre-coupés de dunes oranges, superbes, grandioses. Dans l’Hoarusib que nous traversons à sec, nous observons quelques drops d’éléphants.  

Nous récupérons la piste venant de Purros qui nous fait lutter de plus en plus avec de la tôle ondulée et des dizaines de traces de passages-pistes!!!! Nous traversons à nouveau l’Hoarusib et arrivons à Amspoort. Ce n’est pas un village mais quelques arbres nourris par une rivière souterraine et un point d’eau avec réservoir et panneau solaire. D’ailleurs il y a de nombreux drops d’éléphants. 

Direction Dubis :  nous roulons dans le lit de la rivière où des pistes sablonneuses sont plus ou moins tracées. De grands arbres verts et vieux,  pour bon nombre d’entre eux,  servent d’abri et de nourriture aux éléphants, oryx, springboks, etc. Leurs troncs, poussant dans le lit de la rivière,  ont à leurs pieds des amas de branches qui montrent qu’en période estivale le flux peut être très violent. Nous passons devant un petit groupe d’éléphants jeunes. Comme trois sont couchés, nous nous demandons s’ils sont vivants. Mais oui, ils respirent et c’est au léger mouvement de leurs oreilles que nous en avons la certitude.  Nous bifurquons vers Gunanumb, autre lit de rivière. Quelques kilomètres plus loin nous tombons sur une dépouille d’éléphant complète … bien sûr sans les défenses. Mais quelle odeur forte !!!!!  Nous continuons notre avancée alternant sable et tôle ondulée, dans le lit de rivière,  entouré de montagnes. Sortis du canyon,  on retrouve la piste Purros-Sesfontein. 

Sesfontein :  le dispensaire pour aller donner quelques médicaments,  en présence d’infirmières cette fois. 

Palmwag puis direction de Bersig vers une étroite piste très peu usitée. On se trouve à nouveau à avancer sur de la pierraille.  De très nombreuses Welwitschias y poussent. C’est beau mais difficile de se poser dans l’immensité de champs de pierrailles.  Nombreux arrêts photo : traces et drops de rhinos, arbres bouteilles et euphorbes. Le  paysage change au fur et à mesure de notre avancée. Arrivons sur un plateau dominant une « vaste » plaine aux dimensions immenses. Comment se souvenir de ces reliefs, de ces couleurs, de ce silence, de cette chaleur de l’Uhab ? La « Desolation Valley » ?

 

Bonne nuit sans bruit. 3°,  on enfile les bonnets, l’eau bout sur les braises sans que l’on ait besoin de rallumer le feu. Au lever du soleil on se réchauffe un peu et on repart entre pierrailles et cailloux.  

Dorros avec des kopjes -amoncellement de pierres d’origine volcanique. Nous effectuons quelques traversées de rivières à vitesse réduite, où nous croisons girafes et vautours.  

Après le lit de rivière, rapidement on retrouve la tôle ondulée mais aussi de très nombreuses welwitchias Welwitschias gigantesques, magnifiques. Nous décidons de finir de contourner l’énorme cratère du Messum, dans lequel nous sommes et roulons depuis ce matin,  pour « piquer » sur Cape Cross. Ainsi nous rejoignons la route de sel.  Nous allons faire un tour au bord de mer. Les pêcheurs commencent à plier leurs cannes et sur le retour Phi se fait offrir un poisson…. super !! Humidité et brouillard intenses comme toujours à cette période de l’année. Peu de visibilité sur la route de sel, Mile 4, Swakop : il faut se réadapter à la circulation, la conduite, l’attention sur les quatre de tous côtés. Nous avons rendez-vous à Walwis Bay pour finaliser l’empotage, puis réserver pour le retour sur Windhoek et enfin les deux dernières nuits ici pour nous. Quand tout est fini, on se sépare, rendez-vous dans quelques jours pour le chargement. 

 

Nous n’avons pas mis de réveil ce matin !!! Plein soleil, ciel bleu, seule la décision de ne pas retourner dans le désert du Namib a été prise. Il reste 10 jours à occuper avant l’empotage, à quoi ? 

Le vent s’est mis à souffler violemment dans la nuit… nous roulons sur la piste vers le Ub Pass : des vallons à travers la Kuiseb (on descend, on monte), le Bossua Pass qui est en bien mauvais état. Nous bifurquons avant le col, plein-nord, et trouvons une belle piste de sable. Elle nous donne, l’impression de rouler sur du « beurre » ou bien de ne plus toucher terre !!!   Otjimbingwe, ville construite comme un immense bidonville. Ce ne sont que des « cases » en tôle ondulée ou bâches plastique. Seuls un bâtiment administratif, une école et l’église sont en « dur »,  en parpaings. Maintenant on cherche à se poser. Nous avons le choix entre des arbustes trop petits et éparpillés où nous serons bien trop visibles et un couloir de barrières,  même dans le lit des rivières !!! Finalement nous optons pour l’ancien terrain où l’herbe n’est pas rase.  

 

Ce matin, piste de sable bordée de veld ondulant jusqu’à la B2. A Wilhelmstal nous apercevons les Erongo Montains.  A Karirib arrêt gaz oil, la station Total est vide…. mais une deuxième en est pourvue, ouf ! et je prends du pain, ça peut toujours être utile! La ville semble bien agitée, des klaxons annoncent un mariage et un va et vient de foule s’agglutine  pour le week-end.  On continue sur l’asphalte pendant 30km jusqu’à Usakos d’où nous prenons une piste complètement tôlée et poussiéreuse. Pause déjeuner ( avocat, riz, thon, carottes râpées) avant de rouler sur la D2315 en direction d’Omaruru pour trouver un campsite. Toujours du veld avec de nombreux kopjies et les Erongo Montains, vues sur l’autre versant.  Nous apercevons un minuscule et pâle panneau camping : c’est une famille de blancs qui a créé une association avec des San !!! Nous nous retrouvons en pleine nature parmi le veld, les kopjies et seuls campeurs une fois de plus….Une famille San vit près du musée où elle s’habille en vêtements traditionnels pour les « visiteurs »….tout cela nous laisse bien songeurs !!!!. Feu pour le dîner, le vent est tombé et les rochers émettent la chaleur emmagasinée dans la journée, la lune éclaire déjà bien et le feu entre les rochers rappelle celui des hommes des cavernes. 

 

6h , promenade dans le silence absolu. On sort du terrain où un acacia a pu nous apporter un peu d’ombre pour déjeuner. On supporte mal, depuis ce matin, d’être sans cesse soumis à la « secouette ». Vers 13h, Nous finissons par rejoindre notre piste initiale qui mène à Omaruru. Nous ne le regretterons pas car elles sont « lisses », rouges, avec un veld magnifique, sublime… des barrières et quelques fermes. Nous stoppons au premier craft market pour avoir une idée de ce que l’on peut trouver (prix ou échanges possibles)  et n’acheter que demain. Deuxième craft market, tous les étals ne sont pas ouverts mais il y a quand même trois rangées de baraques … discussions et essais de transactions….mais là aussi on repart sans achat en leur disant « à demain matin ». Ensuite, nous préparons des paquets de linge, chaussures, objets divers…en vue d’échanges.  De retour au deuxième craft market , « Jacob aux girafes » ( c’est ainsi que nous appelons….) n’est pas là. Alors nous allons prendre un café-latte en face en l’attendant. Mais il ne veut rien céder, on en ressort seulement avec quelques coupes en bois.  Direction de Windhoek, là impossible d’éviter l’asphalte. Nous arrivons à la capitale et établissons notre périple : passer au camp pour retenir un emplacement, aller au backpacker pour confirmer la nuit de samedi prochain, se rendre au market de bois où le travail est effectué en bord de route. Mais là, pas de girafes prêtes, on en passe trois en commandes pour mardi….

 

Mardi, nous allons chercher nos cartons de vin, puis chez Nathalie pour un dernier au revoir, prendre nos vers de mopanes et acheter une jolie poupée chiffon très colorée. On part découvrir nos girafes. Evidemment,  rien n’est comme prévu : ils ne les ont pas fabriquées mais faites venir d’Okahandja !!! et nous ne sautons pas vraiment de joie à leur vue. Bon, l’une d’elles sera rectifiée sur place et on verra chez nous……. Tembo est plein à craquer, maintenant il faut gérer le rangement pour pouvoir y coucher encore deux nuits. Heureusement qu’il est possible de laisser girafes, vin, etc , dehors en presque totale sécurité. On commence notre travail quand un voisin solitaire, danois, vient nous rendre visite. Ce soir pas de vent jusqu’à 21h, des français arrivés en fin d’après-midi se font entendre dans tout le camp !!! Tête un peu perturbée par les préparatifs : ne rien oublier, ranger comme il faut, vider la bouteille de gaz, le deuxième réservoir d’eau……le voisin danois vient nous dire au revoir et Phi va faire de même auprès de jeunes allemands en trip depuis 5 ans. 

 

Réveil à 6h45, on se déplace pour l’empotage. Le conteneur est là, ouvert, une jeune douanière vient juste vérifier le numéro des châssis sans plus de « formes ». Phi rentre le premier en marche arrière, amarrage avec courroies et madriers pointés. Encore un peu d’attente pour la mise des scellés et voilà c’est fait pour Tembo.

Nous, on prend le chemin de Windhoek et de la salle d’embarquement. Nous nous envolerons avec un peu de retard dans un avion plein au 2/3 !!!